Stephen Vizinczey (1933 -....)

Eloge des femmes mûres


  • On dit que l'éducation religieuse nous inculque la culpabilité de la chair, mais depuis ces semaines où je connus l'horreur, la faim et l'épuisement, les seules formes de faiblesse auxquelles je me refuse sont la haine et la violence. (p.29)

  • Le pire dans cet état policier pourri, ce n'est pas ce qu'ils vous font, mais ce qu'ils pourraient vous faire si jamais l'idée leur en venait! C'est ce qui me rend fou. (p.126)

  • Un jour, quand j'étais petit, j'ai pris une cuite énorme et, depuis, je ne peux pas toucher d'alcool. (p.135)

  • - Alors c'est vrai que vous n'avez jamais battu personne ?
    - Non, jamais.
    L'enfant réfléchit un instant, me jaugeant de son regard soupçonneux. «Vous êtes juif ? »
    - Non, pourquoi ?
    - D'après papa, les juifs sont des gens spéciaux.
    - Qu'est ce qu'il est sait ? (p.188)

  • L'amour donnant un avant-goût de l'éternité, on est tenté de croire que l'amour véritable est éternel. (205)

  • Mais ce ne sont pas nos propres rationalisations qui pourront nous rassurer. Il n'est pas d'argument qui puisse combler le vide d'un sentiment défunt - celui-ci nous rappelant le vide utltime, notre inconstance dernière. Nous sommes infidèles à la vie même. (207)

  • L'histoire de leur défaite [note: des Hongrois] et de leur survie a pour eux la valeur d'une religion, comme chez les juifs; ils ont la tête pleine de calamités qui n'ont pas réussi à les anéantir. (p.210)

  • Je me rappelai le jour où je m'étais ouvert le genou en jouant au football: je m'étais senti guéri dès qu'elle avait commencé à me mettre un pansement. (p.224)

  • Il y a une nouvelle solitude dans le monde moderne: celle de la vitesse. (p.253)

    (Editions Gallimard 2006 collection Folio. Traduit de l'anglais par Marie-Claude Peugeot)



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dernière mise à jour : 28/05/2006 version: YF/05/2006