- A quoi bon philosopher si c'est pour se détourner de questions aussi importantes que
le sens de la vie ?
(p.26)
- L'ennui n'a pas trait à des besoins réels, mais au désir. Et ce désir est
un désir d'expériences. Vivre une expérience est la seule chose «intéressante».
(p.38)
- Le problème, c'est que la technologie moderne fait de nous de plus en plus des
spectateurs et des consommateurs passifs et de moins en moins des participants
actifs, ce qui nous rend déficitaires en sens.
(p.41)
- la vacuité du temps est une vacuité de sens.
(p.43)
- Le travail se révèle souvent moins ennuyeux que les distractions
(p.47)
- L'ennui n'est pas une question d'oisiveté, mais de sens.
(p.47)
- Un bon argument contre les distractions bon marché est memento mori -
n'oubli pas que tu vas mourir! Je crois qu'Adorno a raison lorsqu'il dit que la
mort apparaît d'autant plus effrayante qu'on a moins vécu: « Moins les sujets vivent
intensément, plus brutale, plus effrayante la mort.» [Theodor W.Adorno, dans
"Dialectique négative. Payot 2001. p.290]
(p.76)
- Le trait peut-être le plus manifeste de la modernité est que l'homme endosse le rôle
autrefois dévolu à Dieu.
(p.86)
- L'homme est un être pourvu de prothèses. Au XX me siècle, la voiture, tout
particulièrement, est devenue le prolongement par excellence de notre corps limité.
[...] on a du mal à imaginer une monde sans voitures. Notre relation à cet objet est
destinée à nous montrer qui nous sommes.
(p.122)
- Faire d'un être aimé, homme ou femme,le remplaçant de Dieu dans sa propre vie, n'est-ce
pas commettre une grossière injustice envers cet être ? C'est lui attribuer un rôle
qu'il est condamné à ne pas pouvoir remplir.
(p.200)
- Renoncer à la douleur de la vie revient à se déshumaniser soi-même.
(p.209)
(Libraire Arthème Fayard, 2003 Traduit du norvégien par Hélène Hervieu)
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