Jean de la Fontaine (1621-1695)

Maximes tirées des Fables


  • Apprenez que tout flatteur Vit aux dépens de celui qui l’écoute : (Fables I-2: Le Corbeau et le Renard)

  • Nous nous pardonnons tout, et rien aux autres hommes. (Fables I-7: La Besace)

  • Nous n'écoutons d'instincts que ceux qui sont les nôtres Et ne croyons le mal que quand il est venu. (Fables I-8: L'hirondelle et les petits oiseaux)

  • Adieu donc. Fi du plaisir Que la crainte peut corrompre ! (Fables I-9: Le rat de ville et le rat des champs)

  • Si ce n'est toi, c'est donc ton frère. (Fables I-10: Le loup et l'agneau)

  • Le trépas vient tout guérir; Mais ne bougeons d'où nous sommes : Plutôt souffrir que mourir, C'est la devise des hommes. (Fables I-16: La mort et le bûcheron)

  • En toute affaire ils ne font que songer Aux moyens d'exercer leur langue. (Fables I-19: L'enfant et le maître d'école)

  • A l'oeuvre on connaît l'artisan. ... On fait tant, à la fin, que l'huître est pour le juge, Les écailles pour les plaideurs. (Fables X-21: Les frelons et les mouches à miel)

  • Je plie, et ne romps pas. (Fables X-22: Le Chêne et le roseau)


Jean de la Fontaine (1621-1695)

Une poésie,... une de mes préférées


  • La Mort et le Bûcheron

    Un pauvre Bûcheron tout couvert de ramée,
    Sous le faix du fagot aussi bien que des ans
    Gémissant et courbé marchait à pas pesants,
    Et tâchait de gagner sa chaumine enfumée.
    Enfin, n'en pouvant plus d'effort et de douleur,
    Il met bas son fagot, il songe à son malheur.
    Quel plaisir a-t-il eu depuis qu'il est au monde ?
    En est-il un plus pauvre en la machine ronde ?
    Point de pain quelquefois, et jamais de repos.
    Sa femme, ses enfants, les soldats, les impôts,
        Le créancier, et la corvée
    Lui font d'un malheureux la peinture achevée.
    Il appelle la mort, elle vient sans tarder,
        Lui demande ce qu'il faut faire
        C'est, dit-il, afin de m'aider
    A recharger ce bois ; tu ne tarderas guère.
           Le trépas vient tout guérir ;
           Mais ne bougeons d'où nous sommes.
           Plutôt souffrir que mourir,
           C'est la devise des hommes.
    (Fables : I,16)


Lien(s): L'intégrale en ligne - très beau site,  

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dernière mise à jour : 16/04/2015 version: 05/11/2000