Alain Finkielkraut (1949-....)

Le juif imaginaire


  • ..l'opinion antisémite n'est guère dissociable de l'image des charniers. (21)

  • Nommer c'est donner un destin. (37)

  • Parmi les gens de notre génération, il n'est donné à personne de dire: je suis l'enfant d'Auschwitz. (45)

  • Ce qui a transformé d'un seul coup la vie juive en folklore, c'est un évènement précis, ponctuel et très récent: le génocide. (50)

  • L'extermination a été un succès qui ne se mesure pas seulement en nombre de morts, mais à la pauvreté actuelle de notre judaïsme. (50)

  • Une nostalgie inépuisable pour la vie juive d'Europe centrale: voilà tout mon héritage. La judéité, c'est ce qui me manque, et non ce qui me définit; c'est la brûlure infime d'une absence, et non la plénitude triomphante de l'instinct. J'appelle juive, en somme, cette part de moi-même qui ne se résigne pas à vivre avec son temps, qui cultive la formidable suprématie de ce qui a été sur ce qui est aujourd'hui. (51)

  • Réduire la vie juive à un archaïsme, c'est définir implicitement le génocide comme une accélération de l'histoire. (55)

  • C'est une culture vivante, multiforme, créative que les nazis ont tuée. (56)

  • La mémoire juive n'est rien d'autre que le combat incessant que nous devons mener contre la mémoire majoritaire, afin d'arracher les morts du génocide au conformisme qui tend à s'emparer d'eux et les déguise, pour la postérité, en suppliciés consentants et ahuris. (57)

    (Editions du Seuil.1980. Collection Points)


Alain Finkielkraut (1949-....)

L'imparfait du présent


  • Nulle ivresse n'est aussi aveuglante que la certitude absolue. (p.67)

  • [téléphone portable:] Je suis simultanément agressé et aboli par leur inanité sonore. (124)

  • Comme leur nom ne l'indique pas, les nouveaux objets nomades sont des fils à la patte incassables.[...] Le portable c'est le cocon élargi aux dimensions de l'univers, c'est une existence soustraite à l'épreuve salutaire de la séparation, c'est l'éloignement jugulé par "le toujours joignable" et c'est le vide angoissant qu'il faut faire en soi pour rencontrer, pour contempler ou pour battre la campagne, conjuré par l'affairement perpétuel. (p.127)

  • Ce qui fait la dignité des êtres humains, c'est leur capacité à s'élever au-dessus des passions nées de l'égoïsme et à se placer sous l'empire de la loi morale. (p.283)

    (Editions Gallimard 2002. En collection folio)


Lien(s): Biographie  

Début de page  
dernière mise à jour : 13/11/2009 version: YF/01/2003