Luc Ferry (1951 - ....)

La révolution transhumaniste


  • Nombre de biologistes vous diront que le projet de lutter contre la vieillesse et la mort est illusoire, qu'il relève, non de la science véritable, mais de la science fiction. Peut-être s'agit-il de maux aux yeux des humains, mais du point de vue de la sélection naturelle, ce sont des nécessités qui possèdent, comme je viens de le suggérer, leur utilité : Une fois qu'un organisme vivant s'est reproduit, qu'un être humain a engendré sa descendance et qu'il a vécu assez longtemps pour la protéger et l'élever jusqu'à ce qu'elle puisse elle-même à son tour engendrer, sa mission sur cette Terre peut être considérée comme achevée en termes de théorie de l'évolution. [...] (p.17)

  • [...] nos démocraties restent quasiment muettes face aux nouvelles technologies qui vont pourtant boulversées nos vies de fond en comple. (p.28)

  • 97 % des femmes enceintes qui apprennent qu'elles pourraient accoucher d'un enfant trisomique, décident d'avorter - ce qui montre à quel point une certaine forme d'eugénisme libéral n'est plus taboue (si tant est qu'elle l'ait jamais été). (p.30)

  • [...] [avec l'utilisation des nouvelles technologies] il s'agit de faire entrer dans le domaine de la liberté humaine, de la maîtrise de son destin par l'être humain, des pans entiers de réel qui appartenaient naguère encore à l'ordre de la fatalité. (p.34)

  • Qu'est ce donc le transhumanisme ?
    En première approximation il s'agit,[...] du vaste projet d'amélioration de l'humanité actuelle sur tous les plans, physique, intellectuel, émotionnel et moral, grâce aux progrès des sciences et en particulier des biotechnologies. L'une des caractéristique les plus essentielles du mouvement transhumaniste tient donc,[...] à ce qu'il entend passer d'un paradigme médical traditionnel, celui de la thérapeutique, qui a pour principale finalité de « réparer », de soigner maladies et pathologies, à un modèle « supérieur » celui de l'amélioration , voire de «l'augmentation» de l'être humain. (p.41)

  • Non seulement les biothechnologies risquent de détruire les fondements de la morale, mais elle ouvrent de nouveau sans vergogne la voie à un eugénisme auquel elles confèrent même une nouvelle légitimité. (p.106)

  • Mais comment ne pas voir que ne pas choisir est aussi un choix ? Ne rien faire est aussi une décision dès lors que le faire est possible. Quoi qu'on y fasse, ne pas décider, c'est quand même décider de ne pas décider. (p.135)

  • Du reste, toute l'histoire de la médecine n'est-elle pas celle d'une lutte contre les méfaits d'une nature aveugle et radicalement insensible sur le plan moral ? (p.280)

    (Editions Plon, 2016 - lu en collection de page "J'ai lu"n° 11722 . ISBN 978-2-290-13734-5)


Lien(s): voir article Huxley contre Huxley   Séquence audio de Francetvinfo sur le livre du 15/04/2016 (durée 2min30)  

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dernière mise à jour : 27/07/2017 version: YF/07/2017