- Nombre de biologistes vous diront que le projet de lutter contre la vieillesse et la mort
est illusoire, qu'il relève, non de la science véritable, mais de la science fiction.
Peut-être s'agit-il de maux aux yeux des humains, mais du point de vue de la sélection
naturelle, ce sont des nécessités qui possèdent, comme je viens de le suggérer, leur
utilité : Une fois qu'un organisme vivant s'est reproduit, qu'un être humain a engendré sa
descendance et qu'il a vécu assez longtemps pour la protéger et l'élever jusqu'à ce qu'elle
puisse elle-même à son tour engendrer, sa mission sur cette Terre peut être considérée
comme achevée en termes de théorie de l'évolution. [...]
(p.17)
- [...] nos démocraties restent quasiment muettes face aux nouvelles technologies qui
vont pourtant boulversées nos vies de fond en comple.
(p.28)
- 97 % des femmes enceintes qui apprennent qu'elles pourraient accoucher d'un enfant
trisomique, décident d'avorter - ce qui montre à quel point une certaine forme d'eugénisme
libéral n'est plus taboue (si tant est qu'elle l'ait jamais été).
(p.30)
- [...] [avec l'utilisation des nouvelles technologies] il s'agit de faire entrer dans le
domaine de la liberté humaine, de la maîtrise de son destin par l'être humain, des pans
entiers de réel qui appartenaient naguère encore à l'ordre de la fatalité.
(p.34)
- Qu'est ce donc le transhumanisme ?
En première approximation il s'agit,[...] du vaste projet d'amélioration de l'humanité
actuelle sur tous les plans, physique, intellectuel, émotionnel et moral, grâce aux
progrès des sciences et en particulier des biotechnologies. L'une des caractéristique
les plus essentielles du mouvement transhumaniste tient donc,[...] à ce qu'il entend
passer d'un paradigme médical traditionnel, celui de la thérapeutique, qui a pour
principale finalité de « réparer », de soigner maladies et pathologies, à
un modèle « supérieur » celui de l'amélioration , voire de «l'augmentation»
de l'être humain.
(p.41)
- Non seulement les biothechnologies risquent de détruire les fondements de la morale, mais elle
ouvrent de nouveau sans vergogne la voie à un eugénisme auquel elles confèrent même une nouvelle
légitimité.
(p.106)
- Mais comment ne pas voir que ne pas choisir est aussi un choix ? Ne rien faire est aussi une
décision dès lors que le faire est possible. Quoi qu'on y fasse, ne pas décider, c'est quand
même décider de ne pas décider.
(p.135)
- Du reste, toute l'histoire de la médecine n'est-elle pas celle d'une lutte contre les méfaits
d'une nature aveugle et radicalement insensible sur le plan moral ?
(p.280)
-
Comme le disait Kant dans les Fondements de la métaphysique des mœurs,,
« Si la Providence avait voulu que nous fussions heureux, elle ne nous aurait
pas donné l'intelligence ». Remarque à laquelle Flaubert ajoutant dans une
lettre à Louise olet du 13 août 1846 : « Être bête, égoïste et avoir une bonne
santé : voilà les trois conditions voulues pour être heureux. Mais si la
première vous manqu, tout est perdu.»
(p.248)
(Editions Plon, 2016 - lu en collection de page "J'ai lu"n° 11722 . ISBN 978-2-290-13734-5)
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