- Dans le passé, les hommes d'Occident goûtaient la profondeur et les saveurs du
silence. Ils le considéraient comme la condition du recueillement, de l'écoute
de soi, de la méditation, de l'oraison, de la rêverie, de la création; surtout
comme le lieu intérieur d'où la parole émerge. Ils en détaillaient les
tactiques sociales. La peinture était pour eux parole de silence.
(p.9)
- Le silence témoignait de l'intensité de la rencontre amoureuse et semblait
condition de la fusion. Il présageait la duré du sentiment.
(p.10)
- Désormais il est difficile de faire silence, ce qui empêche d'entendre cette
parole intérieure qui calme et qui apaise. La société enjoint de se plier au
bruit afin d'être partie du tout plutôt que de se tenir à l'écoute de soi.
Ainsi se trouve modifiée la structure même de l'individu.
(p.10.11)
- L'essentiel de la novation réside en l'hypermédiatisation, en la permanente
connexsion et, de ce fait, en l'incessant flux de paroles qui s'impose à
l'individu et qui le conduit à redouter le silence.
(p.11)
- [...] faire silence, c'est à dire à être soi.
(p.12)
(Edition Albin Michel 2016) - ISBN : 978-2-226-32378-1
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