Alain Corbin (1936 - 20..)

Histoire du silence

De la renaissance à nos jours


  • Dans le passé, les hommes d'Occident goûtaient la profondeur et les saveurs du silence. Ils le considéraient comme la condition du recueillement, de l'écoute de soi, de la méditation, de l'oraison, de la rêverie, de la création; surtout comme le lieu intérieur d'où la parole émerge. Ils en détaillaient les tactiques sociales. La peinture était pour eux parole de silence. (p.9)

  • Le silence témoignait de l'intensité de la rencontre amoureuse et semblait condition de la fusion. Il présageait la duré du sentiment. (p.10)

  • Désormais il est difficile de faire silence, ce qui empêche d'entendre cette parole intérieure qui calme et qui apaise. La société enjoint de se plier au bruit afin d'être partie du tout plutôt que de se tenir à l'écoute de soi. Ainsi se trouve modifiée la structure même de l'individu. (p.10.11)

  • L'essentiel de la novation réside en l'hypermédiatisation, en la permanente connexsion et, de ce fait, en l'incessant flux de paroles qui s'impose à l'individu et qui le conduit à redouter le silence. (p.11)

  • [...] faire silence, c'est à dire à être soi. (p.12)

    (Edition Albin Michel 2016) - ISBN : 978-2-226-32378-1



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dernière mise à jour : 28/06/2021 version: YF-06/2021